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COMPTE RENDU DU DINER DEBAT DU 26.09.2023 AVEC JEAN PAUL DELAHAYE:L’ECOLE ET LES ELEVES ISSUS DE MILIEU MODESTE.

Introduction par Jacky Simon, Vice Président de Démocraties
Rappel du constat :
• 36% des élèves issus de milieu modeste ont de mauvais résultats
Contre 7% des élèves issus de milieu favorisé
• ¼ des lycéens issus de milieu défavorisé accède à l’enseignement superieur contre 2/3 des lycéens issus de milieu favorisé.
Ces chiffres partagés et incontestés parlent d’eux mêmes
Il y a trois raisons de se réjouir de l’intervention de Jean Paul Delahaye sur ce sujet
• L’importance qu’il attache à l’ école républicaine
• La qualité de la réflexion qu’il développe depuis longtemps sur le sujet
• Le caractère positif de son approche, toujours à la recherche de solutions
Rappel de l’ouvrage de référence de JP DELAHAYE : L’école n’est pas faite pour les pauvres ( éditions Le bord de l’eau)

INTERVENTION DE JEAN PAUL DELAHAYE

Après avoir exprimé son approche partagée du diagnostic dressé par Jacky Simon , Jean Paul Delahaye a rappelé qu’il avait lui même des 2015 développé le sujet dans un rapport à la Ministre «  grande pauvreté et réussite scolaire ; le choix de la solidarité pour la réussite de tous»

A l’origine , il importe de rappeler l’ objectif assigné en 1944 par le Conseil National de la Résistance à l’école :

 La possibilité effective, pour les enfants français, de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance, mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

80 ans plus tard, le premier objectif(assurer l’accès de tous à l’enseignement ) est pratiquement atteint. ( 80 % des classes d’âge accèdent au bac)
Le second( la promotion d’une élite constamment renouvelée par les apports populaires sur la base du mérite), ne l’est pas
Les élèves issus de milieu pauvre n’ont clairement pas les mêmes chances d’accéder aux plus hautes fonctions que ceux issus de milieu favorisé,
Les causes sont multiples et bien identifiées allant de composantes fondamentales , -nourriture, santé , logement,- en passant par l’environnement familial et culturel mais aussi des considérations propres à l’école elle même.
De multiples remèdes ont été proposés et mis en place :
Les bourses, mais elles sont insuffisantes .
Les fonds sociaux , mais ils sont mal utilisés.
La médecine scolaire ,mais elle est en déclin.
L’accompagnement éducatif ,mais il n’est pas à la hauteur de celui que les familles favorisées peuvent offrir à leurs enfants dans le domaine privé.

Que faire de plus ?
Améliorer la mixité sociale dont les vertus motivantes sont reconnues , mais elle se heurte à la résistance des familles favorisées qu’elles soient de droite ou de gauche.
Instaurer la cantine gratuite
Renforcer la formation initiale des enseignants laquelle s’est dégradée depuis plusieurs décennies
Mieux payer les enseignants pour restaurer l’attractivité du métier et instiller plus de motivation
Rééquilibrer les moyens affectés entre l’école primaire ( défavorisée) et l’enseignement secondaire( avantagé).
Redéfinir le temps scolaire  et mettre fin à l’ aberration de la semaine de 4 jours X6 heures. Voulue par les plus favorisés au détriment des pauvres.
Au delà de ces mesures, pas toutes faciles à mettre en œuvre il convient certainement de réfléchir à une refonte d’ensemble de la scolarité obligatoire notamment en différant l’âge de la compétition par rapport à celui de l’acquisition équitable des fondamentaux !
Un riche débat s ‘en est suivi ,,,