La liberté de l’information
MERCREDI 7 DECEMBRE 2016
avec Nicolas BRIMO,
Journaliste, administrateur délégué du Canard Enchaîné
La distinction paraît évidente. Il y aurait d’un côté la vérité et de l’autre, le mensonge ; d’un côté le journaliste honnête, de l’autre, la propagande. Malheureusement, les distinctions ne sont pas aussi nettes, car l’information est aussi une marchandise et comme toute marchandise, elle s’inscrit dans une logique économique qui n’est pas aisée à décrypter et qui impose ses propres règles. N’oublions pas un principe que les journalistes préfèrent garder sous les tapis, mais qui se vérifie aisément dans la vie quotidienne des rédactions : la liberté de la presse s’arrête ou s’arrête le tiroir-caisse ! Un journal en déficit, une télévision financièrement fragile, une radio non rentable n’ont d’autre choix que d’accepter les pressions des annonceurs. C’est là que s’installe une première forme de désinformation, la plus insidieuse mais la plus répandue dans les démocraties. Car dans les régimes totalitaires, désinformation rime avec censure…